UN PETIT BOUT DE CIVILISATION – 28 > 29 janvier 2013

Nargana sera une escale internet. C’est une des rares îles équipées d’un réseau, alors on y Poubellespassera le temps de lire nos mails, envoyer les évaluations de Tom au CNED et ajouter un article sur le site. Ici, nous pouvons racheter quelques fruits et légumes (pas très frais mais c’est mieux que rien) et même du pain kuna ! Nous avons, aussi, pu jeter nos poubelles. Bon, il s’agit d’une « décharge » sur la berge, au bord du continent, devant la mangrove (comme ça, ça se voit moins).

Ce n’est pas très écolo mais plus que dans la mer ! On peut penser qu’ils les brûlent de temps en temps, car on peut voir la fumée s’en échapper d’où nous sommes ancrés, ce matin. La balade aux poubelles : on voulait tous y allez ! Ben oui, parce qu’il paraît qu’un gros croco rôde par là. Ben nous, on l’a pas vu ! A mon avis, il a fini par s’empoisonner avec de l’huile de vidange pas fraiche ou s’étouffer avec une boite de conserve !

Un peu plus civilisée technologiquement parlant, la population ne nous a pas parue aussi agréable et peu intéressée que sur les îles précédentes. Nous n’avons pas eu envie de nous y attarder. Je n’ai même pas une photo à vous montrer.

DES ILES COCOS POUR LES COCO D’ILES – 21 > 27 janvier 2013

L’archipel des San Blas longe le Panama sur 205 kilomètres. Nous les parcourons d’est en ouest mais ne pouvons, ni ne désirons, nous arrêter sur chaque îlot. Ben oui, même en passant une seule journée sur chaque, il nous faudrait une année entière ! Pour la navigation, nous ne pouvons pas compter sur notre cartographie Navionics qui n’est absolument pas fiable quant à la situation des îles, aux San Blas. C’est-à-dire que si on la suivait les yeux fermés, on se retrouverait souvent sur la terre ! Nous utilisons donc, en parallèle, les cartes informatisées du livre « The Panama Cruising Guide » (Eric Bauhaus) avec un autre logiciel de navigation, Open CPN. Marc trace notre route dessus en utilisant un autre ordinateur, en relève des points GPS qu’il reporte sur notre cartographie habituelle.

Ilestu

En partant d’Ustupu, nous avions mis le cap pour Tupile, mais en passant devant ce petit îlot nommé Ilestu, Coco d’îles se sent l’envie de faire une petite halte. Bien à l’abri de l’îlet et de sa barrière de corail, notre coco a l’air plus détendu dans une eau plus claire. Sous ses coques, une immense patate de corail « fleur » s’étend à perte de vue. Après que Marc ait constaté un souci de fonctionnement de son moteur bâbord, nous le laissons se reposer. Et pendant ce temps-là, nous faisons un petit tour de l’île aux cocotiers ! Marc refait son stock de cocos et nous ramène 2 noix de coco germées. Nous avons donc désormais 2 petits cocotiers à bord. De retour sur notre coco à nous, Marc trouvera le petit souci de son moteur et l’aura vite guéri. En fait, le pré-filtre à gasoil était rempli d’eau, dû à la très mauvaise qualité du gasoil, ici.

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Tout comme Ilestu, Aridup est une vraie cocoteraie naturelle. Nous en avons rencontré son propriétaire, Luis. Un indien Kuna qui vit là une bonne partie de l’année, avec 3 de ses cousins, femmes et enfants habitant sur le continent. Ils l’entretiennent et la chérissent. Ils ramassent les noix de cocos qui leur assurent un petit revenu. Ils ratissent. Ils brûlent les cocotiers morts qui sont souvent victimes des termites.

Farwell Island

Presque toutes les îles se ressemblent : un rond de sable qui ne dépasse pas 1 mètre au-dessus du niveau de la mer, coiffé d’un bouquet de cocotiers. Mais, elles ont toutes leur petit truc à elles. Farewell Island, elle, s’allonge en une langue de sable que les vagues se disputent en duel.

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L’ILE VILLAGE D'USTUPU – 19 > 21 janvier 2013

USTUPU

En arrivant aux abords d’Ustupu, on se dit tout de suite qu’on ne restera pas longtemps. L’aspect général est aux antipodes de ce qu’on recherche, c’est-à-dire un petit coin de paradis désertique entourée d’eau cristalline. Ici, les habitations envahissent l’espace de l’île, jusqu’au bord de l’eau, qui est carrément opaque.

Mais une fois à terre, nous sommes absorbés par l’autre aspect de notre voyage : la vie et les coutumes de nos hôtes. Un heureux hasard nous amène à rencontrer un indien Kuna BENICIOfort sympathique qui parle anglais… Quelle chance ! Sans lui, nous aurions sûrement dû limiter notre visite à un petit tour où seuls nos yeux pouvaient nous renseigner sur leur façon de vivre. Mais grâce à la générosité de Bénicio, nous aurons pu passer 2 jours complets à leur côté. Padre, comme tout le monde l’appelle ici, est un ancien prêtre qui a bien baroudé pour sa « paroisse » (en Espagne, au Brésil, au Pérou et bien-sûr au Panama). Avec toute la patience qui le caractérise, il répond gentiment à nos interrogations sur la vie des Kunas.

Ustupu signifie l’île (ustu) aux lapins (us). Bon, la particularité, c’est qu’il n’y a jamais eu de lapin sur cette île… Mais plutôt un autre petit animal de la famille des cochons, que les premiers Kunas ont surnommé ainsi… Enfin, bref… Il est aussi le plus gros village des San Blas, avec 4000 habitants dont un quart d’étudiants. Les villes voisines, n’étant équipées que d’écoles primaires, envoient leurs enfants étudier sur Ustupu. Pour continuer leurs études, les jeunes émigrent à Panama… et y restent pour travailler. Les étudiants plus défavorisés, ne partent pas et reçoivent leurs cours le week-end par des professeurs de Panama, et travaillent seuls la semaine.

Au restaurant, qui offre un choix de 1 à 2 plats pour environ $3, nous discutons longuement avec Bénicio, des conditions miséreuses d’une partie de la population. Nous ne nous expliquons pas pourquoi ils ne cherchent pas à faire de l’élevage, même à petite sac poubelleéchelle, ou encore un peu de culture. La mal nutrition est un réel problème. Beaucoup de familles ne se nourrissent quasiment pas. Ils sont très dépendants du Panama pour la plupart des denrées de base comme le riz, qu’ils réceptionnent par bateau. Or, la mer étant plutôt mauvaise dans les premiers mois de l’année, les avitaillements en sont restreints. Ils se contentent de bananes et de noix de coco que les hommes vont ramasser sur l’autre rive, tous les matins. La pêche, qui était la principale source de protéines, est devenue quasiment nulle pour cause de disparition de la faune aquatique… Il faut dire qu’ils n’ont pas trouvé mieux que de jeter littéralement leurs sacs poubelles à la mer !!! Nous n’en avons pas cru nos yeux quand nous l’avons vu faire la première fois. A croire qu’ils se disent qu’ils disparaissent quand on ne les voit plus !

06Beaucoup d’aspects typiques de leurs coutumes nous séduisent. A commencer par leurs habitations… Ils les fabriquent avec un genre de roseaux, les cannes servent aux parois et les feuilles à la toiture. Le sol est en terre battue. Ils ont l’eau courante grâce à une WC_001source qu’ils acheminent de la montagne du continent, mais ils n’ont pas tous de toilettes. Ils ont un système de wc publics sur pilotis (cf photo de droite, au bout du ponton). Généralement, ils ont une hutte dédiée au sommeil où sont pendus les hamacs et une autre pourvue d’un feu central pour la cuisine. Ils utilisent le gaz mais surtout le feu d’écorces de noix de cocos. Aucun moyen de locomotion n’est utile sur l’île.

35Les hommes fabriquent leurs « ulus » ou « cayucos » (pirogues) en allant chercher de gros troncs d’arbres sur la rive de Panama ; du cèdre, du balsa ou de l’acajou. Il est creusé dans la masse et a une durée de vie de 15 et 20 ans. La plupart s’utilisent à la rame mais certaines sont agrémentées d’une voile triangulaire. Rares sont ceux qui possèdent une embarcation à moteur. Défavorisés sont ceux qui ne possèdent pas de bateau pour aller chercher leurs ressources de l’autre côté de la rive, sur Panama.

21Les femmes sont encore habillées selon la tradition Kuna, enfin surtout celles d’un certain âge. Elles portent le « musue » (moussouè) sur la tête, un pagne attaché en jupe et un chemisier paré d’un « mola ». Le mola est une étoffe cousue main par les femmes Kunas. Elles mettent 2 à 3 mois pour en fabriquer un (sachant qu’elles ont aussi les repas, les enfants et toutes les 34activités que les femmes au foyer connaissent au quotidien, à réaliser). Techniquement, il s’agit d’une superposition de tissus comprenant des découpages et des ajouts pour réaliser les motifs. Le travail est considérable tenant compte du fait qu’elles s’appliquent au point qu’on ne voit pas un millimètre de fil à la surface. Elles s’ornent également traditionnellement de très larges bracelets de perles, révélant souvent des motifs et des couleurs attachés à leur famille. Ils recouvrent complètement les avant-bras et les demi-jambes. Les chevilles fines, sont pour les Kunas, un critère de séduction.

09Ayant lu que les indiens Kunas sont plutôt pauvres, nous avions mis de côté des vêtements et des jouets pour eux, lorsque nous faisions nos cartons avant de partir de France. Ici, c’est la période des grandes vacances pour les enfants et les rues en sont investies. A peine avons-nous le temps d’offrir une peluche et un jouet aux premiers enfants rencontrés que le mot est vite passé. Nous n’avons pas à attendre bien longtemps pour être complètement encerclés par toute la jeunesse Kuna. Toutes les petites mains sont tendues vers nous. L’euphorie les pousse à entrer dans une espèce de frénésie presque agressive. Chacun veut sa part du trésor.

19Bénicio nous offre une visite guidée de son île en nous donnant un tas de renseignements sur l’école, le gouvernement, les religions, les conditions de vie, la santé, les méthodes de constructions de maison ou de « cayucos »… Tout au long de notre balade, les enfants sortent, certains nous rejoignent, d’autres nous suivent… et les femmes, toutes les femmes sans exception, s’approchent de 18Loann et nous demandent son prénom et son âge. Bénicio nous confirme ce qu’on pense. Elles sont folles de sa frimousse de porcelaine et de sa chevelure dorée. Il faut savoir que les Kunas adorent les enfants et c’est sûrement aussi un atout pour nous, pour être acceptés facilement. L’hospitalité de Bénicio va jusqu’à nous inviter dans sa famille. Nous avons donc l’honneur d’entrer chez lui et faire la connaissance plus rapprochée de sa sœur, ses cousines et ses nièces, sans oublier les maris et les enfants. C’est ici, à sa cousine, que nous achetons notre premier « mola » avec lequel je compte bien me faire orner un joli bustier que je porterai en souvenir de cette belle rencontre.

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CHANGEMENT DE DECOR SUR L’ISLA PINOS – 17 > 19 janvier 2013

PLAGE COCOTIERS

Nous passons radicalement d’une ville bordée de gratte-ciels, peuplée par plus d’un million habitants, à une petite île bordée de palmiers, habitée par quelques indiens Kunas. Ce qui ne fait qu’amplifier notre émerveillement à l’approche de l’isla Pinos, notre première escale aux San Blas.

2362Sur la plage, Marc nous ramasse quelques noix de cocos dont les enfants boivent toute l’eau et nous nous régalons de leur pulpe. En revanche, en entrant dans la mer, franchement pas accueillante, je me prends les pieds dans un sac poubelle… avec l’eau au niveau des genoux, je ne les vois même pas ! Autant dire que nous n’avons même pas pris la peine de mettre un masque…

Encore loin des îles recherchées par les touristes, et pour cause… Cet isolement nous convient bien et nous donne un agréable sentiment de quiétude qui n’est pas pour nous déplaire.

D’un coup d’annexe, nous rejoignons le ponton du village kuna d’Isla Pinos, qui doit compter une cinquantaine de huttes. C’est plutôt timidement, que nous nous engageons au cœur des habitations. Après tout, nous sommes venus uniquement par curiosité et n’en sommes pas spécialement fiers. Nous ne croisons pas grand monde mais ceux que nous voyons nous saluent. Au bout de l’allée, les boucles d’or de Loann font de l’effet. Tous les regards se posent sur lui. Les femmes sortent et parlent entre elles. Elles sont sous le charme et le montrent bien. Malheureusement, nos échanges se limitent à quelques balbutiements en espagnol, sauf que, ni eux, ni nous, ne le parlent vraiment ! Nous nous contentons donc de la découverte de leurs traits, leurs costumes traditionnels, leurs maisons, leurs pirogues… Ce qui est déjà beaucoup !

VILLAGE

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CARTHAGENE – MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS !

Comme pour me contredire, la « poste » colombienne a bel et bien rempli sa mission… Bon, il aura quand-même fallu presque 2 mois aux cartes postales pour traverser l’Atlantique… Comme de par hasard, arrivées dans les boites aux lettres françaises le lendemain de mon article sur notre site… ! Peut-être ont-ils eu peur qu’il leur fasse du tort… ! LOL. Ou, plus simplement, les timbres à $2 auront permis le minimum d’un service lent. Bref, tout est bien qui finit bien…

Ah la la ! On en vit des histoires incroyables, quand-même !!! Hein ?!