voyage

2 JOURS ENTRE 2 OCÉANS - 27 > 28 février 2013

Le grand jour est arrivé, c'est notre tour... Bye bye l'Atlantique !

Claudine et Philippe nous rejoignent en fin de matinée. Pour faire connaissance, rien de mieux qu’un bon petit repas accompagné d'une des bonnes bouteilles qu'ils nous ont apportées. Un dernier "au revoir" aux copains qui suivront notre sillage dans le canal. Et, on largue les amarres pour aller attendre notre advisor devant l'entrée des premières écluses.

Il s'appelle Ricky, il nous explique la manœuvre pour former le trio. Étant plus large et équipé de 2 moteurs, Coco d'Iles sera au centre du trio. Les 2 monocoques vont nous aborder, chacun leur tour, pour s'attacher à nous.

Il fait nuit. L'écluse de Gatun, la première des 2 que nous aurons à traverser, nous attend, toute illuminée.

1415

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ne faisant plus qu'un, nous avançons vers ses gigantesques portes. Elles s'ouvrent lentement. Un cargo s'engage avant nous. Elles se referment juste derrière nous, nous laissant entrevoir une dernière fois, avant longtemps, les eaux de l'Atlantique. Nous sommes entourés de murs hauts de 10 mètres, qui n'en feront plus qu'un ou deux dans quelques minutes. La surface de l'eau semble bouillonner. Ils ont ouvert les vannes pour remplir la chambre. Une fois le niveau atteint, les portes de sortie s'ouvrent sur deux nouvelles chambres qui nous feront monter, ainsi, jusqu'à 26 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous nous amarrons à une bouée pour la nuit.

1824

 

 

 

 

 

 

Au petit jour, Ricky, qui nous avait quittés la veille au soir, cède sa place à William, notre nouvel advisor pour la deuxième partie de traversée du canal. Une agréable balade de cinq heures dans le lac nous mènera jusqu’à l'écluse de Miraflores. Nous naviguons, en compagnie des cargos, au milieu d'une belle végétation abritant oiseaux, singes hurleurs, crocodiles... Que nous n'aurons malheureusement pas la chance de voir. Coco d'îles, lui, profite d'un rinçage de ses moteurs dans l'eau douce du lac Gatun.

4131

 

 

 

 

 

 

 

Une fois passés sous le pont centenaire, les portes des écluses de Miraflores nous apparaissent. La démarche est la même : on attache les 3 bateaux ensemble et le radeau ainsi formé va passer les 3 chambres, qui cette fois se videront, une à une jusqu’à redescendre les 26 mètres d’altitude qui séparent le lac Gatun de l’océan Pacifique.

Et pendant ce temps-là, Eric (le frère de Marc) nous enregistre la vidéo diffusée sur le site du canal. Ce film agrémentera ainsi le souvenir de cette étape importante de notre voyage. Et grâce à l'aide de Yannick (sans qui ce site n'existerait pas), vous allez, vous aussi, pouvoir le visionner :

VIDEO  

28 février 2013 – 14h30 : la dernière porte se referme sur nous. On voit déjà au loin, le pont des Amériques. Coco d’îles goûte maintenant à l’eau du Pacifique tant attendu !

 

49

Accéder à la galerie photo complète de notre traversée du canal de Panama

CANAL DE PANAMA : PRÉPARATIFS – 19 > 26 février 2013

Concernant les préparatifs techniques, on a préféré prendre un agent pour nous simplifier la vie. Il a fait venir le mesureur dont le travail est de déterminer le prix de notre passage selon les mensurations de Coco d îles... Soit dit en passant : $ 1354. Il se charge aussi de nous faire apporter une douzaine de pneus et 4 longues amarres. Les pneus (en plus de nos pare-battages) serviront à protéger les coques de Coco qui sera accouplé avec 2 autres bateaux pour passer les écluses. Les amarres ne serviraient qu’au cas où nous nous retrouverions sur un côté du trio. Il s'occupe également de prendre le rendez-vous auprès des autorités du Canal et de régler les formalités administratives.

La sécurité du Canal impose la présence d'un équipage composé de :

- un skipper, pour piloter le bateau.

- d'un advisor qui orchestrera le bon déroulement des manœuvres du trio de bateaux, tout au long de la traversée.

- de 4 équipiers qui devront assurer les amarrages aux 4 coins du bateau, et éventuellement, le transfert des amarres aux agents du Canal postés sur les quais.

Iris et moi, jouerons les rôles de 2 des équipiers. Il nous faut donc maintenant trouver 2 personnes pour occuper les 2 postes d'équipiers vacants. Nous avons fait l'heureuse rencontre de Cerise et Jonathan de Balboa II quelques jours plus tôt, qui avaient justement des amis d'amis qui se feraient un plaisir de participer à cette aventure... Impeccable ! L'affaire est dans l'sac, Philippe et Claudine, des français expatriés au Panama, seront de la partie.

Il nous faut aussi ravitailler en prévision des traversées, une fois dans le Pacifique. Six jours entiers de courses auront été nécessaires pour s'assurer une autonomie minimum de 2 à 3 mois selon les produits. Dans les premiers mois de navigation dans le Pacifique, nous comptons environ 1 semaine jusqu'aux Galápagos, + 3 à 4 semaines pour rejoindre les Marquises, puis encore 1 semaine pour les Tuamotu. Or, il ne faut pas trop compter sur des appros dignes de ce nom sur ces premières escales. Les quantités sont assez impressionnantes. Quelques exemples : 130 litres de lait, 50 kg de farine, 30 kg de viande, 10 kg de pâtes, 10 kg de sucre, 5 kg de beurre... Et 150 litres d'eau pour pouvoir palier à une éventuelle panne du dessal.

Puisque nous sommes dans les corvées et que les manches sont remontées, j'attaque un grand nettoyage de printemps !

C’EST ICI, LE PARADIS ? 4 > 13 février 2013

panorama 1

Wouahhh ! Quelle spectacle magnifique, vu du ciel !!

panorama 2

En arrivant aux Holandes Cays, la vision du premier récif à l’entrée de l’archipel était déjà tellement belle que j’ai tout de suite demandé à Marc de me hisser en haut du mât. C’est ainsi qu’armée de mon appareil photo, j’ai pu capturer ce paysage paradisiaque pour vous le faire partager.

panorama 4

Ces images permettent seulement de vous en donner une idée, parce que, vraiment, de là-haut, c’était un pur moment de bonheur… C’était superbe, splendide, incroyablement beau ! J’ai passé une demi-heure à m’extasier devant la répartition des îlots et toutes ces nuances de bleus, tranchées par le vert des palmiers et le blanc des plages.

panorama 3

On retrouve Géronimo tout au fond de la passe à l’est. Puis, Roxanna qu’on a connu sur Green Island, arrivent à leur tour. On fait la connaissance de Lydia qui reste ancré aux San Blas à l’année, de Hippos camp qui arrivent aussi… A l’inverse de nos premières escales aux San Blas, ce mouillage aura été rythmé par les goûters sur la plage, les parties de snorkelling ou de chasse, les apéros avec les bateaux-copains.

05

L’eau est chaude et très claire. De jolies raies Léopard font régulièrement leur ronde par deux. Nous pouvons assez facilement admirer leur robe tachetée et les observer fouiller dans le sable avec leur long nez. Elles se mettent parfois à sauter hors de l’eau… Il parait que c’est la saison des amours… Une vingtaine de seiches ont l’air de se plaire à l’ombre de 08nos coques. Chaque jour, nous pouvons aller leur rendre visite en deux coups de palmes… Des requins nourrices habitent le coin. Nous tombons sur l’un d’eux faisant sa sieste, tapi sous un rocher, à 50 mètres de Coco d’îles. Nous le laissons se reposer tranquillement. Cette espèce n’est pas agressive mais à force de plonger pour l’observer, on ne voudrait pas l’irriter et avoir à vérifier la puissance de sa mâchoire.

60Marc part quotidiennement chasser. Ses proies sont de plus en plus grosses. Il nous ramène de beaux balistes océaniques dont la chair nous fait penser à celle du poulet. Il les dépiaute complètement. Ce qui lui donne beaucoup de travail car leur peau est très épaisse et solide comme du cuir. Je les fais cuire entier afin de ne pas en perdre une miette. En effet, il y a beaucoup de chair dans leurs têtes (comme les joues) dont il ne faudrait surtout pas se priver tant elle est fondante ! Notre chef de famille décide de s’attaquer aux barracudas. On aimerait bien, on adore le barracuda... Mais, ça me fait un peu peur, il s’agit quand-même d’un gros prédateur : d’habitude, c’est lui le chasseur ! Il possède une bouche armée de dents suffisamment aiguisées pour arracher un bout de chair à celui qui lui chercherait des crosses ! Marc en fait son affaire et nous en chasse deux ! J’ai jamais dit qu’il n’était pas cap’ !!

Tom s’éclate avec tous ses copains. Après les cours, ils se contactent par VHF, se retrouvent dans l’eau ou à la plage… Ou encore sur les bateaux lors des apéros. Ils vivent leurs vies à leurs rythmes et profitent au maximum.

Accéder à la galerie photo complète de notre escale aux Holandes Cays

LEMMON CAYS, NOTRE DERNIERE ESCALE AUX SAN BLAS – 14 > 18 février 2013

On sent bien la fin de notre séjour aux San Blas arriver… On y aura passé un mois mais on y serait bien resté un peu plus longtemps. On découvre, ici, de nouvelles îles, nouvelles plages, nouveaux récifs… Les derniers des San Blas…

Lemmon cays

 

Vénancio vient nous présenter sa production de molas. Ce kuna est reconnu comme étant le meilleur dans la confection de ces œuvres traditionnelles. C’est donc avec honneur que nous l’accueillons à bord. Le choix est considérable. Il me les montre un par un et met de 20côté ceux qui me plaisent de prime abord. Sa stratégie est intelligente : comment ne pas lui en acheter, à ce stade ?  Heureusement, c’est bien mon intention. Ensuite, on étale toute la sélection sur les banquettes du cockpit pour m’aider à faire mon choix. Evidemment, j’aimerais les garder comme souvenir de voyage mais surtout pas dans un placard ! Iris me donne une idée qui me plait beaucoup : « ça pourrait être sympa cousus sur des coussins ! ». « J’adore ! ». Après réflexion et par élimination, j’en prends trois. Le travail est très minutieux. On ne voit pas un fil dépasser. Les couleurs sont franches. Les superpositions de tissus sont régulières et précises. Et pour agrémenter le procédé traditionnel du mola qui consiste en une superposition de tissus de différentes couleurs, dont les découpages forment les dessins, il a intégré des motifs finement brodés. J’ai comparé avec ceux achetés sur d’autres îles : son travail très qualitatif se démarque vraiment !

 

21Nous partons explorer une épave avec Karine, Serge, Lili et Tess de Roxanna. Elle est à peine immergée. On peut la deviner de la surface… une tâche brune dans une eau turquoise. C’est unique et vraiment très joli. Même les plus petits peuvent la visiter sans avoir besoin de plonger. On s’amuse à entrer dans la coque par l’intérieur et à en ressortir par le pont érodé. Le corail feu qui s’est installé là, juste à l’entrée, en a surpris plus d’un par sa brûlure. Toutes sortes de coraux ont pris vie sur les parois et les poissons gravitent autour, sans paraître dérangés par les touristes. Deux poissons-lions ont trouvé une cavité qui leur assure un peu de tranquillité. La situation est si inhabituelle qu’on a l’impression d’être dans un aquarium géant, dans lequel on aurait placé la reproduction d’une épave en résine pour faire plus vrai !

Accéder à la galerie photo complète de notre escale sur Lemmon Cays

AVENTURE ET MESAVENTURE SUR GREEN ISLAND – 30 janvier > 3 février 2013

Mouillage

En remontant vers le nord, on entre dans une zone plus touristique. En effet, en arrivant sur Green Island, on peut déjà voir une douzaine de bateaux au mouillage. Nous choisissons de jeter l’ancre un peu plus à l’écart, après avoir distingué une passe entre les récifs qui mène face à l’île, complètement à l’abri du vent.

09En contact par VHF, Géronimo nous rejoint. Les enfants se retrouvent et s’éclatent sur la plage pendant que nous découvrons sur l’île, des orchidées accrochées aux troncs des cocotiers et un puits d’eau douce.

11J’installe mon hamac entre deux cocotiers, au bord de l’eau. Le temps d’une petite sieste à l’ombre, bercée par les vaguelettes, avant d’aller préparer les amuse-gueules pour l’apéro de ce soir. Ah oui, je ne vous avais pas tout dit ! L’apéro entre plaisanciers est comme un rituel de bon voisinage que tout le monde adopte sans difficulté. Bien sûr, il est souvent sous forme « dinatoire ». Chacun apporte sa petite spécialité et c’est autour d’un petit verre qu’on fait connaissance, échange et passe d’excellentes soirées. Pendant ce temps-là, les enfants font la fête. C’est à cette occasion, que ce soir nous faisons l’agréable connaissance de Karine et Serge de Roxana, qui viennent d’arriver au mouillage. Ils ont deux petites filles qui s’ajoutent à la bande de copains. Le bonus, c’est Michèle, la mère de Karine, que nous aurons eu la chance de rencontrer, étant avec eux pour quelques semaines de vacances.

ATTENTION LES VAGUES !

27Malgré nos différentes explorations sous-marines sur les récifs alentours, Marc, qui voudrait nous rapporter des araignées de mer pour étoffer son tableau de chasse, n’en voit pas une. La chair de celles que nous ont vendues les deux pêcheurs kunas hier, était vraiment délicieuse. Alors, aujourd’hui, Marc leur propose d’aller les chercher avec eux. Giobani et son cousin sont partants. Iris décide de les accompagner. Malheureusement leur aventure a failli tourner au drame. Arrivés au niveau de la barrière de corail où ils allaient chasser, ils se sont fait surprendre par une vague plus grosse que les autres. Avant qu’ils n’aient eu le temps de remonter l’ancre pour se déplacer, une deuxième les a carrément retournés. A bout de souffle, ils ont d’abord tenté de remettre l’annexe à l’endroit mais sans stabilité debout et à 3 pour lever 190 kg à bout de bras au milieu des vagues, l’affaire leur a pris une demi-heure en tout. Ils se sont vite décidés à décrocher son ancre tant bien que mal et l’ont tirée le long du récif jusqu’à la plage. Sonnés, c’est à la pêche aux pagaies, palmes, masques, ceintures de plombs, fusils, caisse, tongs… Bref, tout ce qui était dans l’annexe… qu’ils sont finalement allés. Ils sont revenus choqués et écorchés par les coraux, à force d’être entrainés par les vagues qui se cassaient sur eux. L’annexe elle-même et la batterie n’ont pas subi trop de dommages mais le beau moteur tout neuf est revenu balafré et branlant ! Ils sont bien conscients que dans leur malheur, ils ne s’en sont pas sortis si mal. Quand ils y repensent, ils auraient très facilement, pu se blesser gravement ou se noyer.

accident d'annexe

Mais pour ne pas se laisser abattre et pour que chaque expérience devienne une leçon de vie, c’est avec une plus grande vigilance qu’ils y retourneront demain, avec la ferme intention de revenir les bras chargés d’araignées !

Accéder à la galerie photo complète de notre escale sur Green Island