Après un bref passage à Rodney Bay pour les formalités, nous nous offrons le privilège d’un superbe mouillage au pied d’un des deux pitons. Le cadre est enchanteur, nous ne pouvons que rester humbles devant la force déployée de la nature face à notre tout petit bateau… Sereins, les deux pitons, fièrement dressés entre ciel et mer, montent la garde devant ce paradis terrestre… La végétation qui les borde semble comblée de bonheur… Un soleil radieux illumine parfaitement ce décor de carte postale dans lequel nous avons la chance de nous fondre ! 

A peine arrivés, nous nous enfonçons dans l’île pour nous rendre à une source chaude… à pieds, histoire de bien mériter notre bain relaxant… Et comme le retour se fit de nuit, j’ai pu enregistrer les chants des animaux tropicaux nocturnes que j’aimerais vous faire partager :

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La pente vertigineuse du piton plonge à pic dans la mer et ne manque pas de nous émerveiller encore sous l’eau ! Un très beau snorkelling nous ravit par la diversité des coraux et des poissons qui y ont élu domicile.

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Lorsque nous avons quitté Sainte-Lucie pour les Grenadines, nous avons eu la chance, une fois de plus, de voir venir une horde de dauphins jouer dans nos étraves. Je vous donne un aperçu d’une de ces belles rencontres marines dont nous ne nous lassons pas :

Nos premières visions de Béquia nous étonnent un peu… Au loin, on croirait voir des habitations scultées à l’intérieur de la roche… Notre curiosité nous pousse à nous rapprocher et nous découvrons alors réellement des villas en construction flanquées contre les rochers, au bord de l’eau. Nous apprendrons plus tard que ces maison inachevées sont parfois louées telles quelles à des vacanciers.

Nous nous trouvons un petit mouillage tranquille au bord d'une plage de sable blanc toute mignonne, où nous passerons quelques jours à nous baigner et à faire des châteaux de sable.

Coco d’îles a droit un petit massage de remise en forme car ses coques se sont recouvertes d’algues et des mini-coquillages qui se sont expatriés du nord vers le sud des Antilles. Marc s’est chargé de la sale besogne armé de son bloc de plongée et de ses brosses.

Partis en excursion sur l’île, assis confortablement dans la « benne » aménagée de la voiture de notre guide, de jolis paysages s’ouvrent à nous à mesure que nous parcourons son littoral. C’est avec une grande pensée pour Laëtitia (la sœur de Marc) que nous allons rendre visite à nos amies les tortues dans un sanctuaire tenu par un américain, Orton King. Il les recueille lorsqu’elles souffrent de déformations physiques afin de leurs assurer une vie plus longue et plus tranquille. Ou encore, lorsqu’elles naissent sur la plage, il les garde à l’abri de tous leurs prédateurs, afin de leur permettre de devenir assez forte pour survivre dans leur milieu naturel, avant d’y être réintégrées. Nous avons passé un très bon moment, spécialement avec l’une d’entre elles, car même si elles se laissaient toutes caresser, celle-ci dansait de plaisir dans tous les sens sous nos mains, à chaque câlin. Je n’ai pu résister à vous la montrer en image :

Spéciale dédicace pour Yaya

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Puisque nous parcourons les Grenadines du nord au sud, notre deuxième escale se trouve à Petit Névis, un petit îlot désert d'à peine 1 km de long, tout en relief, juste « en dessous » de Béquia. Un chemin longeant toute sa côte sud dans les hauteurs, nous a permis, d’un bout à l’autre de notre excursion, de profiter d’un magnifique panorama sur Isle Quatre et sur son propre littoral assez accidenté et abrupt, agrémenté tout de même d’une plage bordée de cocotiers qui apporte une petite touche de légèreté à la beauté des lieux.

C’est des fonds sous-marins de Petit Névis que Thomas et Loann garderont le souvenir de leur première plongée… bouteille pour Thomas et snorkelling* pour Loann. Notre petit « requin jaune aux boucles d’or » (je n’ai pu m’empêcher une petite pensée pour Françoise) est très à l’aise dans l’eau. Il voulait déjà nager avec ses palmes et porter son masque et son tuba depuis quelques mois. Il mettait sa tête dans l’eau pour regarder en-dessous très furtivement. Mais, aujourd’hui, c’est parti, il garde le visage dans l’eau et respire dans son tuba sans interruption… Il a les yeux écarquillés et tourne de gauche à droite pour être sûr de ne rien louper… Il observe les poissons et reconnait même quelques espèces qu’il a retenu des photos de nos livres. Il faut dire qu’il est fan des poissons. Tom, comme beaucoup de petits garçons à son âge, était fasciné par Spiderman… Lui, il ne parle que de requins, de barracudas, de poulpes, de dauphins, de baleines, de poissons lions, de raies manta, de poissons clowns, de mérous, d’espadons, de poissons-perroquets, de poissons trompette… et bien d’autres encore…

Au cours de cette plongée sous-marine, nous avons eu la chance de rencontrer un tout petit poisson-ange royal. Malgré une eau très troublée par l’existence d’un grand nombre d’alevins** au même endroit, un appareil photo dont l’objectif défaillant avait bien du mal à faire sa mise au point et la fuite incessante du pauvre juvénile apeuré, je suis restée là, armée de ma plus grande patience, jusqu’à ce qu'il s'habitue à ma présence. Je n'ai pu obtenir qu'un cliché médiocre de mon sujet si convoité mais au moins il est entier. Il est déjà assez rare de croiser cette jolie espèce dans les Caraïbes, mais l’enfance n’étant, par définition, que passagère, il devient presque exceptionnel de le voir sous son apparence juvénile pourtant superbe. En effet, en grandissant, il perdra ses rayures, ses écailles se teinteront progressivement toutes de jaune et de bleu, comme vous pouvez le constater sur les deux photos de mon livre, ci-dessous. On voit que le jaune déjà présent sur son ventre, prend de l'ampleur sur l'ensemble de son corps, pour finir par s'uniformiser à l'age adulte.

*promenade sur l’eau en palmes, masque et tuba pour observer les poissons…

**bébés poissons

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Nous choisissons de faire un léger crochet vers l’est pour rejoindre l’île de Baliceaux. Ce petit îlot d'environ 2 km² est inhabité... ou presque. Des pêcheurs de Béquia viennent y passer quelques jours par semaine. Ils se sont installés un petit baraquement au beau milieu de l’île qui malgré la précarité du logement, leur offre un cadre de vie exceptionnel… Ils partagent les lieux avec un beau troupeau de vaches, qui ont l’air satisfaites de leur sort !

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A l’origine, les plages de Mustique n’étaient fréquentées que par quelques pêcheurs. C’est à la fin des années 60 que cette île fut investie par un riche promoteur anglais, Colin Tennant. La princesse Margaret fut alors l’une des premières propriétaires d’une de ces luxueuses demeures qui surplombent son littoral. Depuis, d’autres célébrités telles que Mick Jagger, Raquel Welch ou encore David Bowie, sont venus acquérir leur petit bout de paradis, ce qui, depuis, a valu le surnom bien mérité d’« île aux milliardaires » à ce Beverly Hills version Island.

Très peu de voitures circulent sur l’île. Notre excursion se fera donc en voiturette de golf : excellent ! C’est à l’air libre et à l’allure d’une promenade que nous parcourons les rues d’une Mustique propre, calme et classe. On sent qu’il y fait bon vivre. Sans trop jouer les voyeurs, nous sommes tous émoustillés à l’idée de découvrir des propriétés savamment paysagées et des villas de « dingue » mais… cela va de soi… il ne fallait pas trop rêver… la devise est bien connu : « pour vivre heureux, vivons cachés »… Nous aurons donc dû nous contenter des entrées de demeures qui pouvaient cependant, déjà, nous donner un bon aperçu du standing caché tout au fond du chemin.

Coté mer ? c’est tout aussi parfait. Des plages de sable blanc, bordées de végétation et baignées par une eau turquoise offrant des fonds coralliens superbes… Cette île est une carte postale grandeur nature !!

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Lors de notre premier passage ici, nous avions déjà beaucoup aimé ce mouillage à Canouan. Le cadre est enchanteur et nous sommes seuls. Tom et Thomas accompagnent Marc à la chasse et s’essaient au fusil harpon. Ils nous remontent des poissons et sont très contents de leurs prises. Ils cueillent aussi des bulots dont un spécimen impressionnant, il aura fallu le couper en morceaux pour le manger !

Deux pêcheurs, dont un sur une embarcation très ingénieuse, sont venus nous proposer des langoustes. Le principe est plutôt de passer une commande qui sera ensuite fraichement pêchée. Marc a préféré accompagner le deuxième, quitte à lui acheter quand-même. C’est ainsi qu’il a découvert que le lasso du pêcheur, bricolé avec un bâton et un fil de fer fin, était plus efficace que celui qu’il avait acheté dans le commerce. Il lui a donc demandé de lui en fabriquer un.

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Dans la famille Grenadines, je voudrais la « mer » turquoise, le « paire » de cocotiers, la « grande-barrière » de corail et les « petits » tortues et poissons colorés ! Bonne pioche aux Tobago Cays !!!

Cinq petites îles inhabitées, aux allures paradisiaques. Juste des cocotiers en touffes sur des bancs de sable blanc, éparpillés dans une eau turquoise de chez turquoise, entourée et abritée par une grande barrière de corail en forme de fer à cheval.

Tous les cinq, équipés de nos palmes, masques et tubas, nous n’avons eu qu’à faire trempette dans l’eau translucide depuis la langue de sable de Baradal pour rencontrer des tortues. A la demande express de Christophe, lui aussi fan de tortues, je vous laisse regarder Loann, Thomas et Tom, tenter de les poursuivre sur cette vidéo…

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Nous arrivons à Grenada Marine, où nous sortons Coco d’îles de l’eau pendant 1 mois et demi. Le temps pour nous de retourner à la source, retrouver nos familles et amis, après 1 an d’éloignement, et pour le bateau de se refaire faire une beauté pendant notre absence.

Le check up de Coco d’îles : on va lui changer son antifouling*, faire les révisions du groupe électrogène et des deux moteurs du bateau, les vidanges des deux embases, une retouche de gel coat, etc... Un technicien Lagoon va aussi venir s’occuper de lui pendant 15 jours : une soixantaine de points SAV à voir, quand-même ! Dont, par exemple, le démontage et remontage de la porte d’entrée ainsi que tous les meubles accolés, pour la remettre d’équerre car l'angle de son encadrement étant d’environ 100/110° jusqu’alors, ça l’empêchait de fermer correctement ; le changement de la porte de notre conservateur qui fuit encore quotidiennement, malgré un changement déjà réalisé ainsi que le changement des plinthes du meuble concerné puisqu’elles avaient fini par pourrir, le 3^ème remplacement de nos pare brises, l’étanchéité de la jonction pont/coque bâbord car nous avions des petites entrées d’eau dans nos salles d’eau, le remplacement du plan de travail du cockpit puisqu’il était fendu dès la livraison du bateau…

Pendant ce temps, en France, nous nous réjouissons de retrouver nos proches, les uns après les autres. Une soixantaine de bons repas partagés, souvent arrosés, en l’espace des 7 semaines (je vous laisse faire le calcul), nous aurons lestés de quelques kilos supplémentaires, chacun !

*l’antifouling est une peinture spéciale, qu’on applique sur les parties immergées des coques des bateaux, qui minimise l’accumulation les algues et coquillages.